Chroniques du bonheur

À mi-chemin entre la parole, la musique, l’écriture, c’est un livre d’une centaine de pages, en forme de conte pour adultes. Ce pourrait être un essai poétique sur le quotidien. Un quotidien à deux thèmes, qui hante la femme-petite-fille – mi-sorcière, mi-fée – qui écrit ces lignes. D’un côté il y a le bonheur – perdu -, de l’autre, il y a la mort – réalité officielle.
Quant à celle qui dit « je », multiple, errante, singulière, folle et sage, elle s‘interroge, se débat dans les mailles du système-filet qui la bride, la retient, la maintient ainsi provisoire, incertaine, à peine un rôle, un signe, un mot sans corps.
Elle connaît pourtant bien d’autres plaisirs, de ceux dont on dit qu’ils sont simples et qui, justement à cause de cela, sont mis en défaite par le « Manège du Grand complot », lui-même pourvoyeur de plaisir frelatés, falsifiés, d’ordre vénal.
Ce sont ces bonheurs – bien à elle – que Brigitte Fontaine nous fait entrevoir gaiement dans ce petit livre.

« Je pourrais être ma mère…Je vous ai bien dit que je m’appelle mimi Pater Noster et que j’ai le mensonge enraciné exactement là où prend naissance mon amour de la vérité? et bien c’est faux, je m’appelle Carmen de la Chair et je suis graphomane. » B.F.