Narcisse et Anubis
Béla Grunberger

Béla Grunberger (1903-2005), d’origine hongroise, a exercé une influence importante sur la psychanalyse contemporaine, dans la filiation de Ferenczi. Contraint à l’émigration, il poursuivit à Genève des études scientifiques commencées en Allemagne en 1930. Il y acquiert un diplôme de sciences économiques et sociales. Venu en France en septembre 1939, il y fera entre autres ses études de médecine. Il fut membre enseignant de la Société Psychanalytique de Paris.

Béla Grunberger

Narcisse et Anubis

Essais psychanalytiques

Prix : 31 €

Béla Grunberger a créé une œuvre centrée sur le concept de narcissisme, qu’il considère comme un élément fondamental du développement humain.
Le narcissisme, dont il postule l’origine prénatale (conformément à un moment de la pensée de Freud, qui n’en a pas tiré toutes les conséquences), est à l’origine des accomplissements les plus sublimes, comme des tendances à la destruction la plus absolue.
Anubis, le dieu égyptien à tête de chacal, représente pour l’auteur la face mortifère de Narcisse. Celle qui se montre lorsque s’écroule la félicité prénatale, et lorsque le sujet, ayant mal intégré son corps, ses pulsions et sa dépendance, est atteint dans son estime de soi par la blessure narcissique.
Décrivant ce processus, Béla Grunberger, étudie la « pureté » comme aspiration vers une « âme » débarrassée de la souillure que le corps et les pulsions représentent : cette aspiration vers un ciel immatériel peut conduire aussi bien au suicide qu’à la destruction du monde.

  • 1989
  • 617 p.
  • 31 €
  • EAN 9782721003744

La Presse en parle

Dans ses essais cliniques l’auteur, d’origine hongroise, allie la curiosité, la vitalité foisonnante d’un Ferenczi à l’inspiration de la pensée juive qui, faisant « jaillir » la figure du Père a délivré la psyché humaine des angoisses projetées sur une mère archaïque toute-puissante et terrifiante. À travers sa vaste culture, il jette un nouvel éclairage sur les personnages de Dostoïevski, analyse la dépression du Mars de Fritz Zorn, le combat et l’échec de Don Quichotte, propose une nouvelle approche du fétichisme, de l’érotisme (pour Ferenczi, le coït est une façon de retrouver le milieu humide maternel).
Surtout, dans ce nouveau livre, l’auteur « traque » avec passion les motivations inconscientes des mouvements sociologiques, à la lumière de son hypothèse et déchire le voile de l’illusion qui recouvre la face hideuse des idéologies et des intégrismes religieux.

Thérèse Tremblais-Dupré, La Quinzaine littéraire, 1er-15 novembre 1989

Bibliographie

Autres éditeurs

  • Le Narcissisme, Payot, 1982- Réédition 2003
  • Jalons pour une étude du narcissisme féminin, in La sexualité féminine, Janine Chasseguet-Smirgel, Payot, 1982
  • Narcissisme, christianisme, antisémitisme : étude psychanalytique (avec Pierre Dessuant), Actes Sud,‎ 1997
  • Un psychanalyste dans le siècle, L’Harmattan, 1999