Lea Melandri
Lea Melandri, née en 1941, est journaliste, essayiste et romancière. Elle a milité dans les années 1970 au sein du Mouvement de libération des femmes italien et a dirigé de 1971 à 1978 la revue L’Erba Voglio puis de 1987 à 1997 la revue féministe Lapis. Elle a été élue en 2011 présidente de l’université libre des femmes de Milan qu’elle a contribué à promouvoir depuis 1987.
Lea Melandri
L’Infamie originaire
Traduit de l’italien, par le collectif de traduction des éditions des femmes
Prix : 9,75 €
Ce livre réunit des articles parus dans la revue italienne L’Erba Voglio et des textes inédits. De son trajet dans le Mouvement de Libération des Femmes, Lea Melandri tire une série d’interrogations sur la « prise de conscience » féminine qui contraint à l’identification, sur la peur de l’abandon comme butée pour les femmes, etc. Convaincue qu’une attention constante à l’inconscient est nécessaire pour pousser plus loin la force et l’originalité de la lutte des femmes, elle propose des éléments d’analyse, élaborés collectivement, pour faire sauter les limites des luttes traditionnelles, gauchistes et féministes, « au moment où l’on doit s’efforcer à la dialectique pour ne pas risquer d’être assimilées, il faut se prémunir d’une grande marge d’autonomie et d’originalité. Il faut avoir claire à l’esprit sa propre différence ».
- 1979
- 130 p.
- 9,75 €
- EAN 9782721001641
La Presse en parle
L’infamie originaire, c’est la négation du corps de la femme, l’expropriation de sa sexualité par l’homme. Plus généralement, c’est l’exclusion du corps, du désir : « antique privilège patriarcal qui a désavoué la matière et donné réalité à l’imaginaire »; scission imposée entre le personnel et le politique, l’individu et le collectif, la reproduction et la production. […] Lea Melandri ne fait pas de métaphysique. Elle part de situations concrètes : sclérose des formes traditionnelles de lutte politique; survie du conservatisme caché dans la « vie privée » ; formes archaïques d’aliénation affective, de dépendance (chez la femme ou l’ouvrier), qui ne se laissent pas réduire au jeu de l’économie.
Martin Dufresne, Le Suburbain, 1er avril 1980