Deux continents d’amour
Jacqueline Merville

Jacqueline Merville est écrivaine, peintre et poétesse. Elle a publié treize livres (fiction, poésie) aux éditions des femmes-Antoinette Fouque, dont Le Voyage d’Alice Sandair (2020) et La Vie bonne et d’autres vies (2022). Elle a également publié d’autres recueils de poésie, notamment à La Main courante, et dirige depuis 2002 une collection de livres d’artistes, « Le Vent refuse ». Depuis 1992, Jacqueline Merville partage son temps entre le Sud de la France et l’Inde.

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Jacqueline Merville

Jacqueline Merville

Deux continents d’amour

Prix : 10 €

Lorsqu’elle apprend la disparition de celle qui la lisait et la publiait, celle qui avait accueilli son premier manuscrit dans sa maison d’édition, celle qui l’encourageait dans la recherche de son « écrire vrai », Jacqueline Merville est en Inde, ce continent aimé où elle avait vécu une dizaine d’années, sans pouvoir/vouloir donner de nouvelles avant de la retrouver en 2004. Antoinette Fouque est la dédicataire de ce texte bref et intense qui questionne la relation d’une écrivaine en quête de sens à son éditrice, femme de pensée et d’engagements pour les femmes, à l’écoute de la voix singulière de chacune.
Jacqueline Merville entreprend alors ce récit qui dit « le lien magique » qui a pu les unir, récit marqué du sceau de l’espérance d’une réconciliation entre « deux continents d’amour », lieux géographiques réels et lieux du cœur habités par des aimés disparus : “Celle qui est morte n’a jamais rejeté mon partir (…). Les deux continents ne furent jamais séparés. Je ne veux plus les séparer.” »

« La force irradiant sa voix me manque.
J’avais tous ses numéros, les fixes et les mobiles.
“Appelez-moi quand vous voulez”.
Elle aussi m’appelait parfois. Sa voix maritime et rocheuse, la voix la plus singulière, imprévisible, que j’aie pu entendre dans ma langue maternelle. L’appui d’une voix qui me parlait vraiment, sans détour, tendre et abrupte, rien n’était ni donné ni pas donné. J’avais aussi cette chance qu’elle me réponde au téléphone même si parfois j’appréhendais de l’appeler, mais finalement j’étais, quoi qu’elle me dise, emplie durant des jours de cette présence-là, de cette main tendue que je devais comme déchiffrer, mettre à ma sauce me disait SK. Ce déchiffrement ne débouchait pas sur un ordre à suivre, ni même un conseil. J’étais en face de ma propre énigme.
Une voix qui m’épargnait deux précipices me dis-je maintenant. Celui d’écrire ce qui ne faisait plaisir qu’à moi, l’autre étant d’écrire dans l’air du temps pour faire plaisir aux autres. Elle fut la gardienne d’un seuil d’où je pouvais librement m’élancer dans la mienne voix, mienne voix qui d’ailleurs pouvait ne pas lui convenir. Quel étrange lien de moi à elle. Ce coup de chance dès mon premier manuscrit envoyé par la poste. » J.M.


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  • Novembre 2017
  • 106 p.
  • 10 €
  • EAN 9782721006776

La Presse en parle

Jamais un livre aussi précieux, aussi sincère, n’aura été en même temps aussi apaisant. (
…) Jacqueline Merville parvient dans sa langue à nous faire nous retourner sur notre propre vie, nous obligeant doucement, tendrement, à nous pencher sur nos profondeurs, sur ce qu’il y a de plus intime en nous : elle pose au fond de nous le lac de son miroir.

Bertrand du Chambon, Salon-litteraire linternaute, 31 octobre 2017, lire l’article ou voir le PDF

Bibliographie

Autres éditeurs

  • La Mandala du pèlerin, La Main courante, 1997
  • Sur d’autres terres, La Main courante, 1999
  • La Chair ronde des philosophes, Jacques André éditeur, 2006
  • Petites Factures divines, La Main courante, 2006
  • Juste une fin du monde, L’Escampette, 2008
  • Voyager jusqu’à mourir, L’Escampette, 2009
  • Pierre flottante des Indes, La Main courante, 2010
  • La mienne langue, Fidel Anthelme X, 2014
  • Géographie indienne, Fidel Anthelme X, 2017
  • Lotus d’air, dessins de Martina Kramer, La Rumeur libre, 2017