Prix Sakharov 1994
Taslima Nasreen
Les premières condamnations à mort lancées par les intégristes musulmans du Bangladesh contre Taslima Nasreen alors âgée de 32 ans, médecin, journaliste et écrivaine, datent de la publication de chroniques dans la presse, puis dans un recueil édité en 1991, qui a connu un immense succès. Celles-ci dénoncent l’oppression des femmes dans un pays où l’islam est religion d’État.
Le 2 juillet 1993, sous le coup d’une nouvelle condamnation des intégristes et d’un mandat d’arrêt du gouvernement de son pays, Taslima Nasreen envoyait un appel au secours – « Je suis en grave danger. Les intégristes peuvent me tuer à tout moment. Je vous en prie, sauvez-moi » – à Antoinette Fouque qui a aussitôt engagé une action militante, médiatique et diplomatique pour sa libération. Le 4 août, Taslima Nasreen pouvait sortir de la clandestinité et se présenter devant la justice. Le 10 août 1994, elle est arrivée libre en Suède. Depuis, elle vit en exil.
Taslima Nasreen
Femmes, manifestez-vous !
Traduit du bengali par Shishir Bhattacharja et Thérèse Réveillé
Prix : 13,75 €
Taslima Nasreen a écrit, à ce jour, plus de trente livres de poésie, essais, romans, nouvelles et mémoires, et ses œuvres sont traduites dans plus de vingt langues.
« Je fais devant vous le serment de poursuivre mon combat pour la liberté des femmes, la libération des femmes, leurs avancées et leur essor. J’ignore si mes poèmes sont poétiques, si mes écrits sont littéraires et mes romans de bons romans. Ce que je sais, c’est que je n’ai pas écrit seulement avec ma plume mais avec mon cœur, en le coulant dans chacun de mes mots. J’ignore si ces mots iront droit au cœur des autres. Mais il y a une chose, une seule, dont je suis sûre, c’est que les femmes muettes de mon pays savent que j’ai écrit pour elles. » T.N. (Discours devant le Parlement international des écrivains à Lisbonne, septembre 1994)
- 1994
- 108 p.
- 13,75 €
- EAN 9782721004567
La Presse en parle
Femmes manifestez-vous ! connaît un succès considérable. Taslima Nasreen se définit elle-même comme le « parti de la mauvaise langue ». Elle n’écrit pas sous la protection d’un parti, d’un comité, d’une association, elle se présente comme une femme absolument seule, c’est ce qui fait sa force. Elle parle en femme libre. Chaque texte, article, anecdote, analyse, reportage est un texte qui dénonce l’association du patriarcat et de l’Islam contre les femmes.
Le Magazine littéraire, novembre 1994
… À destination des lecteurs et lectrices des journaux, Taslima Nasreen, à travers choses vues, faits divers, dialogues, souvenirs d’enfance, dénonce sans relâche, la société sexiste dans laquelle elle vit, la toute-puissance des hommes, l’humiliation des femmes, le rôle de la religion et des traditions dans cette humiliation. […] Brefs, efficaces, mordants, ironiques, révoltés, ces textes font mouche…
Libération, 1er septembre 1994
Ce petit livre est un témoignage sur la réelle condition des femmes dans des pays dominés par les religieux, qu’il s’agisse du Bangladesh, de l’Inde ou encore de l’Algérie.
Lutte ouvrière, octobre 1994