Marcelle Tinayre
Marcelle Tinayre, née Marguerite Suzanne Marcelle Chasteau (Tulle, 1870 – Grossouvre, 1948), grandit dans une famille bourgeoise où les femmes sont instruites et anticonformistes. Elle est l’une des premières collaboratrices du quotidien féministe La Fronde et une romancière prolixe qui connaît le succès dès son premier roman Avant l’amour (1897). Co-fondatrice du prix Femina, très populaire durant toute sa vie, elle reçoit elle-même plusieurs prix. Pourtant, son œuvre n’est que trop rarement évoquée dans les anthologies littéraires consacrées à la Belle Époque.
Marcelle Tinayre
La Révolte d’Ève
Réunies et présentées par Alain Quella-Villéger
Préface de France Grenaudier-Klijn
Prix : 16 €
« Sous ce titre La Révolte d’Ève paraîtront plusieurs articles sur la condition sociale de la femme, l’amour et le mariage dans la société actuelle et la société future. Ces articles formeront plus tard un volume », écrivait, le 5 septembre 1898, Marcelle Tinayre dans La Fronde, le premier journal féministe en France. L’ouvrage ne parut jamais mais, sous ce même titre, les éditions des femmes-Antoinette Fouque présentent une sélection de chroniques publiées durant une trentaine d’années par la romancière.
Dans sa « Lettre à une inconnue » (17 juillet 1898), elle définit le rôle qu’elle s’assigne dans le débat intellectuel et politique : « Nous qui avons l’honneur de tenir une plume, nous précisément, comme écrivains et comme femmes, nous devons être la conscience des inconscients, la voix des muets, les complices de toutes les évasions hors des vieux cachots séculaires murés par le prêtre, le soldat, le magistrat. »
De 1898 à 1933, 32 chroniques mettant au cœur les relations femmes-hommes donnent aussi à lire 35 ans d’Histoire française. Marcelle Tinayre traite de sujets innombrables (politique, vote des femmes, féminisme, éducation, indépendance, mariage, servitude, amour…), écrit des portraits de femmes artistes et fait quelques incursions en « Terres étrangères » (Turquie, Scandinavie…).
Émerge ainsi la voix singulière et subtile d’une femme engagée, irréductible à une quelconque idéologie, et dont le regard s’avère incroyablement pertinent, acéré et actuel, porté par une écriture d’une grande élégance et une ironie délicieusement efficace.
- Février 2017
- 200 p.
- 16 €
- EAN 9782721006646
La Presse en parle
Ces chroniques sont captivantes pour leur style (…) et sont l’occasion de plonger dans trente-cinq années de débats très vifs sur la place des femmes.
Denis Cosnard, Le Monde, 19/05/2017 Lire l’article
Ses chroniques et articles racontent toute une époque. Et ses limites. La quarantaine de chroniques que contient ce recueil, de 1898 à 1933, mérite lecture.
Gilles Heuré, Télérama, 12/03/2017 Lire l’article
Marcelle Tinayre n’est pas suffragette mais elle nomme ses ennemis sans peur : la bourgeoisie, la religion, les préjugés… Et certains textes n’ont jamais été aussi proches de 2017.
Héloise Morel, Actualité Nouvelle-Aquitaine, Printemps 2017 Lire l’article
Marcelle Tinayre c’est le « refus avéré de légitimer l’infériorisation des femmes ». Un pan de l’histoire du combat des femmes qu’il convient de faire connaître.
D. Epsztajn, Entre les lignes entre les mots, 16/03/2017 Lire l’article
Ses articles côtoient des portraits de femmes intimistes où se révèle une plume proche de Maupassant. Marcelle Tinayre, femme insoumise refusant le sacrifice, l’immolation et l’enfantement inéluctable …
Virginie Gatti, l’Humanité, 6/04/2017 Lire l’article
Marcelle Tinayre réfléchit sans pour autant s’enflammer sur l’union libre, les conditions de travail dans les usines, le vote des femmes, l’éducation.
Nelly Sanchez, As. amis de Lucie Delarue-Mardrus, avril 2017
Bibliographie
Aux éditions des femmes-Antoinette Fouque
- La Veillée des armes, 2015