Eva Forest
Eva Forest (1928-2007) est née à Barcelone et la mémoire de la Guerre civile a très tôt motivé son engagement dans les luttes anti-impérialistes, anti-capitalistes et anti-fascistes. Militante du Mouvement de la paix, elle eut de nombreuses activités dans des comités de solidarité. Psychiatre, avec d’autres femmes universitaires, elle fut à l’initiative, en 1970, de la première assemblée du Mouvement démocrate des femmes espagnoles. Apprenant son arrestation et la menace de mort qui pesait sur sa vie, le MLF lance alors un appel à la solidarité internationale signé par des milliers de personnes. Eva Forest fut libérée de prison le 1er juin 1977, après de grandes manifestations de solidarité.
Voir aussi Lettres à une idiote espagnole, de Lidia Falcón, dont la destinataire est Eva Forest
Prix : 11,75 €
Sur une arrestation arbitraire de la police franquiste, Eva Forest a été emprisonnée à la prison de Yeserías (prison pour femmes de Madrid) de septembre 1974 à juin 1977. De sa prison elle témoigne de la torture.
« Ces témoignages, on le verra, correspondent à une époque déterminée et à un lieu précis : la prison pour femmes de Yeserías, où ne sont incarcérées que les prisonnières de Madrid et de ses environs. Ce document est donc « limité » à un moment de l’histoire de notre peuple, marqué du sceau de la violence la plus féroce. À partir de là on pourra juger de l’étendue de la répression sur la plupart des régions d’Espagne vers cette même période […]. Les témoignages que nous rapportons ici ont été publiés presque à l’état de brouillon car la tâche qui me semblait la plus urgente, durant ces heures d’angoisse, était de dénoncer ce qui était en train de se produire. » (Extrait de la préface d’Eva Forest à l’édition espagnole)
« Au cours de la deuxième moitié de l’année 1975, j’ai recueilli la plupart des témoignages qui forment aujourd’hui la première partie de ce livre. J’ai non seulement écouté mes camarades raconter leurs tortures mais j’ai aussi pu constater l’importance des séquelles physiques et psychologiques que leur ont laissé les sévices subis. » E.F.
- 1978
- 312 p.
- 11,75 €
- EAN 9782721001191
La Presse en parle
La force des témoignages de lutte et de résistance recueillis par Eva Forest dans la prison pour femmes de Yeserias à Madrid réside là : ils viennent de l’intérieur. Bien des avocats, bien des psychiatres ont dénoncé les effets de la torture physique et psychologique. Mais du fond de la prison de Yeserias se font entendre des voix qui vont atteindre en nous quelque chose d’autre. […] Ce que ces femmes s’efforcent de retrouver ensemble, c’est le cheminement mental et émotionnel, l’expérience subjective de la torture. Si les brutalités physiques peuvent déclencher des réactions de sursaut, le propre de la torture psychologique c’est de créer cette désorganisation de la conscience, cette désorientation qui donne le sentiment de la perte de soi.
Pascale Werner, Les Nouvelles littéraires, 24 août 1978
Bibliographie
Aux éditions des femmes-Antoinette Fouque
- Journal et lettres de prison, 1975 (Édition brochée bilingue français-espagnol, non disponible)