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Les Bloch père et fille, une famille engagée
Ciné-Histoire présente deux films de Marie Cristiani : La vie à vif, à propos de Jean-Richard Bloch, écrivain communiste, et France Bloch et Frédo Sérazin, qui retrace le destin de France Bloch (fille de Jean-Richard) et de son mari Frédo, tous deux jeunes résistants et tous deux exécutés par les nazis.
En présence d’Alain Quella-Villéger, conseiller historique du film La vie à vif et auteur en 2019 de France Bloch-Sérazin. Une femme en résistance (1913-1943) (des femmes-Antoinette Fouque, 2019) et de Marie Cristiani, réalisatrice, auteure de Mon Frédo (Arcane 17, 2018)
France Bloch, après de brillantes études littéraires, entreprend des études de physique-chimie et entre comme chercheuse à l’école du même nom. Elle en est exclue en 1940 par les lois antijuives de Vichy. Inscrite au parti communiste depuis 1936, elle y rencontre à la section du 14e Frédo Sérazin, ouvrier métallurgiste, et elle l’épouse en 1939. Leur vie commune sera hélas très brève, car Frédo, mobilisé puis arrêté, sera déplacé de camp en camp, avant d’être massacré par la Gestapo en 1944. Mettant à profit ses qualités de chimiste, elle dirige un laboratoire clandestin au 5 avenue Debidour (XIXe arrondissement), où sont fabriqués grenades et détonateurs destinés aux combattants de la lutte armée. Elle est arrêtée en 1942 et transférée (Nacht und .Nebel) à Hambourg où elle est guillotinée le 12 février 1943, neuf jours avant ses trente ans !
Jean-Richard Bloch, personnalité marquante de l’entre deux guerres est avant tout un humaniste, républicain forcené, qui espère changer le monde. Il est l’époux de la sœur de l’écrivain André Maurois. Son œuvre, et sa correspondance, la plus volumineuse de la BNF, permettent d’approcher l’homme au parcours tragique et lumineux, et d’entendre sa voix qui donne envie d’aller plus loin ! Se situant entre socialisme et communisme, il participe en 1937 avec Aragon à la fondation du quotidien communiste « Le soir » mais il n’adhère au Parti communiste qu’en 1939 quelques semaines avant le pacte germano-soviétique. Menacé en tant que juif et communiste, il s’exile avec son épouse à Moscou, d’où il intervient pendant toute la guerre à Radio Moscou. Lorsqu’il revient, après guerre, à Poitiers dans sa maison, sa mère, sa fille et son gendre ont disparu. Il meurt en 1947 et sa maison « La Mérigote » est rachetée par la municipalité de Poitiers qui en fait un lieu d’accueil pour les artistes créateurs.