Prix Observator cultural 2020
Alina Nelega
Alina Nelega, dramaturge et romancière, est née en 1960 en Roumanie. Ses pièces sont traduites en de nombreuses langues, dont le français (Amalia respire profondément, éditions l’Espace d’un instant, 2012), et sont largement récompensées. Son roman Comme si de rien n’était reçoit en 2020 le prestigieux prix roumain Observator cultural. C’est aussi son premier roman traduit en langue française. Elle a par ailleurs traduit en roumain des pièces de théâtre, notamment de Saul Bellow et d’Eve Ensler.
Deux femmes s’aiment sous la dictature de Ceausescu.
Dans les années 1980, pendant la dernière décennie de la dictature communiste en Roumanie, Cristina, passionnée d’écriture, s’éprend d’une autre femme. L’histoire commence à l’adolescence de Cristina, lycéenne dans une ville de province. Elle tombe amoureuse de sa meilleure amie, Nana, lui déclare ouvertement ses sentiments et découvre une réciprocité. Mais après un court moment d’euphorie, Nana s’éloigne brutalement et part à Bucarest pour devenir comédienne. Cristina suit de son côté le parcours balisé de la conformité sociale. Elle épouse Radu, le frère de Nana, et tente de négocier sa fine marge de confort matériel et moral, en naviguant entre les contraintes familiales, sociales et politiques. Elle essaie d’écrire, tout en sachant qu’il serait impossible de publier un texte sincère sur ce qu’elle pense et ressent. Puis elle renoue avec Nana, qui fuit de nouveau la relation et part en France. À l’aube de la quarantaine, les deux femmes, trouvent chacune le courage d’accepter et d’affirmer à voix haute leurs choix, leurs émotions et leur identité. Mais cet acte libérateur, par lequel Nana peut enfin vivre, ne suffit pas à sauver Cristina, toujours captive de l’étouffante société roumaine.
Dans ce roman exceptionnel, les rouages de l’oppression sont mis à nu dans leurs aspects les plus subtils. L’un des rares textes roumains à traiter de l’homosexualité féminine sous Ceausescu.
Pour la énième fois elle se demande pourquoi ça retombe chaque fois sur elle, sur mille élèves en uniforme c’est toujours elle que l’on choisit d’éduquer, de redresser. À cause de son regard peut-être, il y a un truc qui cloche du côté de son regard, trop concret – elle avait cette mauvaise habitude de regarder pour voir – à moins que ce soit, allez savoir, cet air dont elle ne peut se défaire, de gamin de quartier qui sort prendre l’air et se met à taper la balle contre un mur, les genoux écorchés par les chutes en vélo, ce vélo dont la chaîne saute tout le temps. A.N.
- 2023 (broché 2021)
- 304 p.
- 22 €
- EAN 9782721008763
- Poche 496 p.
- 9 €
- EAN 9782721011930
- Ebook 15,99 €
- EAN 9782721008770
La Presse en parle
À découvrir dans la sélection livres de poche. Télérama, 19 juin 2023
Quelle inventivité littéraire, quelle précision documentaire, quel courage contestataire dans ce roman d’amour lesbien vécu sous l’ère du «conducatorbienaimé » et de « notremèreànoustous » Ceausescu… Traduit avec un soin aussi précis qu’inspiré. Marine Landrot, Télérama, 15 juin 2021
La jeune femme se protège et sauve sa peau, se révolte, se cabre et « écrit presque aussi vite qu’elle pense (…) les mots reviennent à elle comme un flux qui retrouverait une mer apparemment morte, asséchée ». Nana, sa chère et tendre, elle, est « assise sur une autre colline et contemple le monde étouffant dans un mouchoir croupissant, comme dans un lac gelé ». La cause littéraire, 21 mai 2021
Dense et généreux, courageux et émouvant, cinématographique dans ses détails et militant par son sujet, le roman Comme si de rien n’était a toutes les chances de voguer dès à présent vers un prix littéraire en France. RFI, 8 avril 2021
Comme si de rien n’était est l’un des rares romans roumains à traiter de l’homosexualité féminine sous Ceausescu. Édifiant. ActuaLitté, décembre 2021
Le roman d’Alina Nelega est une illustration de la force de l’expérience et de la pensée humaines, même lorsque celles-ci ont été soumises à un régime qui a cherché à les anéantir. Passage à l’Est, 7 mai
Un roman sensible, absolument splendide. Biblioteca magazine, avril 2021
Comme si de rien n’était est un livre rebelle, engagé et humaniste, à dimension universelle. Un livre comportant nombre de morceaux d’anthologie et dont la construction, les choix narratifs comme la langue épousent intimement le propos. Un très grand roman ! L’Or des livres, avril 2021
C’est un roman comme un appel d’air vivifiant qui se glisse dans les petits riens du quotidien, bernant le conformisme entretenu par le régime et le contrôle permanent des voisins. Alina Nelega nous offre un beau roman à ranger dans les classiques de la liberté. Les influences, avril 2021
Et la seule harmonie est permise à la langue. Ici, elle permet d’aimer hors des gonds et de soutenir celles qui ne s’inclinent jamais par convenance ou obligation. Le litteraire, mars 2021