La vie singulière d’Albert Nobbs
Simone Benmussa

Metteure en scène, dramaturge, scénographe et écrivaine, Simone Benmussa (1931-2001), née à Tunis, s’installe à Paris pour faire des études supérieures en sciences politiques et en philosophie. Conseillère littéraire de la Compagnie Madeleine Renaud-Jean-Louis Barrault, elle devient, en 1957, rédactrice en chef des Cahiers Renaud-Barrault. Tout en dirigeant, depuis le théâtre de l’Odéon, le service culturel et les Cahiers de la compagnie, elle se lance dans la mise en scène à partir de 1976 avec Portrait de Dora, d’Hélène Cixous. Suivent La Plage, de Severo Sarduy, 1977 ; La Vie singulière d’Albert Nobbs, 1978 ; La Traversée du temps perdu, 1978 ; Apparences, d’après Henry James, 1979 ; L’Opéra secret de Maria Callas, 1979 ; L’Absolu naturel, de Goffredo Parise, 1990. Elle a réalisé son premier film, Regards sur l’écriture : Nathalie Sarraute en 1977.

Simone Benmussa

Simone Benmussa

La vie singulière d’Albert Nobbs

D’après George Moore

« Quand nous allions à Dublin, vers 1860, Alec, nous descendions toujours au Morrison’s, un grand hôtel de famille… je te raconte ces choses-là simplement pour le plaisir de regarder en arrière… je vois le salon et le garçon qui nous servait d’habitude, je le vois aussi. Tout le monde aimait bien Albert Nobbs, c’était dans tout l’hôtel le domestique sur lequel on pouvait le mieux compter… Il ne demandait jamais de congés… C’était une vie étrange que la sienne. Et mystérieuse.
– Pourquoi mystérieuse, votre Honneur ?
– Parce qu’à sa mort, nous avons appris qu’Albert était une femme.

Ainsi commence la singulière histoire d’Albert Nobbs…

Pièce jouée au théâtre d’Orsay, à Paris, de novembre 1977 à février 1978.

  • 1977
  • 104 p.

La Presse en parle

Arrachée au livre, à son temps et à ses pulsations, comment l’histoire pourrait-elle vivre ? Simone Benmussa n’est pas dupe. J’imagine le double travail qui a dû être nécessaire. Non pas lire la nouvelle, mais faire éclater sa lecture, briser les phrases, et les images qui s’offraient. Tout l’effort, toute la pensée tendant à trouver un lieu, à le construire. Où la féminité d’Albert, tour à tour contenue, détournée, mise hors d’elle-même, suspendue, cherche-t-elle désespérément son chemin ? Le drame d’Albert Nobbs a lieu et se noue dans la mise en scène, et le jeu des actrices. Uniquement. C’est cela, cette chose si simple (en apparence) et tellement rare, qui arrive chaque soir au théâtre d’Orsay.

Michèle Montrelay, des femmes en mouvements, Mensuelle n°1, janvier 1977

Bibliographie

Aux éditions des femmes-Antoinette Fouque