Irène Schavelzon
Irène Schavelzon est née en Champagne d’une mère française et d’un père poète yougoslave. Très jeune, elle a la passion de l’écriture. À quatorze ans, la lecture de Phèdre lui donne le goût du théâtre. Elle sera comédienne et jouera dans la troupe de Jean-Marie Serreau. Puis en 1960, elle revient à ses premières amours et publie son premier livre Les Mères aux éditions Gallimard.
Irène Schavelzon
Les Mères
« Elle rôde dans la maison, propriétaire absolue de ce lieu idéal privé de lumière, comme d’autres vont, tranquilles et sans peur, dans la splendeur du jour.
Au cours de ses déambulations nocturnes, elle pénètre souvent dans les chambres de ses sœurs.
Les unes semblent retranchées du monde, les autres, ramassées sur elles-mêmes, paraissent protéger leur sommeil comme un inestimable trésor.
Elles ont parfois de très belles attitudes, tête abandonnée sur l’oreiller comme sur une épaule masculine, chevelure en désordre, bouche détendue par un étrange sourire fait de volupté et de souffrance, mais tout à coup, comme si une pierre tombait dans l’eau stagnante de leur léthargie, leurs traits se durcissent, leurs paupières se bordent de mauve, avançant leur âge jusqu’à l’extrême vieillesse, alors elles gémissent, elles crient, elles sanglotent et l’éveillée prend peur de ces femmes livrées aux sortilèges de l’inconscient. » I.S.
- 1980
- 64 p.
- EAN 9782721001788
La Presse en parle
Histoire des sept femmes qui avaient été les sept filles. Elles sont sans doute les sept jours du monde. Après la mort du père-patriarche tout-puissant, elles vivent à l’abri d’une demeure impitoyable tout à la fois berceau et caveau de famille. Les sombres couloirs de la maison sont traversés d’ombres nostalgiques, de murmures, de frôlements, de gestes rituels, et de rêves. Calme, beauté et recueillement émanent de ce « reliquaire des splendeurs passées ». Malgré le destin malheureux ou contrarié qui guette toutes ces mères, l’harmonie de leurs attitudes physiques et mentales nous procure quelques instants d’une réelle plénitude.
F. Barat, Libération, 7 août 1980
Bibliographie
Aux éditions des femmes-Antoinette Fouque
- La Chambre intérieure, 1975
- Les Escaliers d’eau, 1978
- À contre-jour, 1982
- Le Réduit, 1985
Autres éditeurs
- La Fin des choses, Actes Sud 1988
- Confession de Marie Vigilance, Actes Sud, 1990