Hélène Cixous
Née à Oran, en Algérie, Hélène Cixous a participé à la fondation de l’université de Vincennes (Paris 8) en 1968, où elle crée en 1974 le doctorat d’études féminines. Elle est l’auteure d’une œuvre importante composée de près de soixante-dix textes de fiction, d’essais et de pièces de théâtre, parus principalement aux éditions Grasset, des femmes-Antoinette Fouque et Galilée. Elle a reçu le prix Médicis en 1969 pour Dedans.
Hélène Cixous
Ou l’art de l’innocence
Prix : 14,25 €
« Il y a la langue qui comme la vie peut être sans limite et qui ne demande qu’à nous en dire plus, se parle et s’accroît, et ne nous refuse jamais un mot, car elle est de son inépuisable invention. […] Or, le rire de la langue, ils ne veulent pas le supporter, le rire de la langue part des ovaires où se forment aussi les mots qui produisent les hormones femelles et musicales agissant sur le système nerveux spirituel, traverse le corps qu’il irrigue et fait jouir sur 6700 km, s’écoule ensuite par la Nubie et l’Égypte, en donnant et recevant, et ce couler allant croissant se jetant et s’ajoutant, ils ne peuvent pas le supporter, car la langue rit rouge en sortant du lac Victoria, et inonde jusqu’à Khartoum où toujours victoriante, elle rit bleu aussi, elle rit nil, elle nille femme, et de toutes ses couleurs, elle s’épanche dans l’air méditerranée, qui rit aussi depuis ses tréfonds de femme, de l’utérus jusqu’à la lune, et cela ils ne peuvent vraiment pas le tolérer, je le sais, tu le sais chaque femme le sait. » H.C.
- Janvier 1981
- 310 p.
- 14,25 €
- EAN 9782721002136
La Presse en parle
(…) Réseau de pure surface unilatérale, la « mer » des signifiants, sur laquelle flotte le corps écrivant, est en premier lieu intérieure. L’Art de l’innocence peut s’entendre aussi comme le pouvoir de percevoir l’illimité du dedans, l’intériorité pleine de la grossesse par où naissent les voix : « Ce sont les femmes qui arrivent à arriver (…) à arriver intérieurement tout intérieures à l’intérieur. » D’où, dans la socialité féminine, le paradoxe d’un accouchement réciproque entre femmes, entre écritures. La fille arrive à la mère, mais la mère arrive tout aussi intérieurement à la fille. L’écriture contemporaine est pleine de l’archaïque sumérienne, etc.
Guy-Félix Duportail, La Quinzaine littéraire, 1981
Bibliographie
Aux éditions des femmes-Antoinette Fouque
- Souffles, 1975
- Portrait de Dora, 1976 (réédition in « Théâtre », 1986)
- Partie, 1976
- Angst, 1977 (Réédition 1998)
- Préparatifs, 1978
- Le Nom d’Œdipe Chant du corps interdit, 1978
- Vivre l’orange, 1979 (réédité in "L’Heure de Clarice Lispector")
- Anankè, 1979
- La, 1979 (1ère édition : Gallimard, 1976)
- Illa, 1980
- Limonade tout était si infini, 1982
- Dedans, 1986 (Prix Médicis 1969) (1ère édition : Grasset, 1969)
- Théâtre Portrait de Dora, 1986 (Portrait de Dora : première édition en 1976)
- Entre l’écriture, 1986
- Manne, 1988
- L’heure de Clarice Lispector, 1989
- Jours de l’an, 1990
- On ne part pas, on ne revient pas, 1991
- L’Ange au secret, 1991
- Déluge, 1992
- Beethoven à jamais, 1993
- L’Histoire (qu’on ne connaîtra jamais), 1994
- La fiancée juive, 1994
- Hélène Cixous, photos de racines, 1994
- Messie, 1996
- OR, 1997
- Neutre, 1998 (1ère édition, Grasset, 1972)
- Un vrai jardin, 1998 (1ère édition : l’Herne, 1971)
- Les commencements, 1999 (1970, Grasset)
- Osnabrück, 1999
- Portrait du Soleil, 1999 (1ère édition, Denoël, 1974)
- Le troisième Corps, 1999 (1ère édition, Grasset, 1970)