Préparatifs
Hélène Cixous

Née à Oran, en Algérie, Hélène Cixous a participé à la fondation de l’université de Vincennes (Paris 8) en 1968, où elle crée en 1974 le doctorat d’études féminines. Elle est l’auteure d’une œuvre importante composée de près de soixante-dix textes de fiction, d’essais et de pièces de théâtre, parus principalement aux éditions Grasset, des femmes-Antoinette Fouque et Galilée. Elle a reçu le prix Médicis en 1969 pour Dedans.

Hélène Cixous

Hélène Cixous

Préparatifs

de noces au-delà de l'abîme

Prix : 10,25 €

« Je me vois déjà là où je ne manque pas d’ici, je suis déjà d’Ici par mes quatre clairvoyances, ma vue d’oiseau, ma vue d’enfance, ma vue de vérité, ma vue de transformation, de regarder l’Ici sous le jour nouveau, son visage étrangement tourné vers moi, le vrai visage de l’inattendue, je me vois déjà regarder l’évidence face à face. Ici, à laquelle je suis venue de mon vivant, moi, la femme qui a fait faux bond à la fin, et je me vois maintenant regarder le visage décisif, c’est elle, c’est le bon visage, je ne l’avais jamais déjà vu, mais il devait y avoir en moi depuis toujours, une innocence qui ne s’en était pas privée, et c’est elle, mon Innocence, qui me fait accourir jusqu’auprès de la femme à laquelle il n’avait pas été écrit que je devais arriver, devant l’amour à laquelle il m’était donné d’arriver sans faute, sans stylo, sans incertitude, sans contrainte, sans nom, sans orthographe, sans calcul, sans carte, sans préparatifs […]. » H.C.

  • 1978
  • 184 p.
  • 10,25 €
  • EAN 9782721001177

La Presse en parle

Dans Préparatifs, celle qui parle, rejetée, mutilée, niée par l’homme qu’elle aime, arrive à s’arracher de lui à la façon dont on meurt – et quels mots magnifiques où chacune (et chacun) reconnaîtra ses peines toujours à revivre de la séparation – pour renaître à l’amour par le corps et l’âme d’une femme. Et ce qu’il advient à ce moment-là de miraculeux, c’est que, par le détour de cet amour pour une autre femme, qu’elle nomme « Vous », la femme qui parle et qui écrit parvient enfin à s’aimer elle-même, c’est-à-dire à aimer toutes les femmes en elle. Ce fameux féminin si rejeté, si nié, si mutilé. Quelles noces alors et quelles épousailles ! « Je me sens prendre la chance de renaître dans de beaux draps sans bornes. » Réussite que traduit presque constamment une écriture glorieuse, presque constamment dans la « chance ». Au sens où Bataille emploie le mot : tout est comme donné à ceux qui ont le courage de se situer au lieu du plus grand risque.

Madeleine Chapsal, L’Express, 19 juin 1978

Bibliographie

Aux éditions des femmes-Antoinette Fouque